invitée d'honneur

Née en 1988 à San Francisco, États-Unis, Elizabeth Jaeger vit et travaille à New York.

Elizabeth Jaeger est reconnue pour ses sculptures à la fois dissonantes et poétiques qui habitent l’espace entre les catégories ontologiques. Ses inflexions visuelles subtiles résistent à la définition et embrassent la richesse mystérieuse et l’opacité de notre réalité partagée.
L’artiste déclare : « Mon processus de travail consiste à pousser la logique jusqu'à l’illogique, ou le rationnel jusqu'à l’irrationnel. »

L'artiste a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives, notamment prey à la galerie Mennour ; yours truly au Museum Moirsbroich, Leverkusen ; Licking the Walls à Callie’s, Berlin ; Persona and Parasite au White Space, Pékin ; How To Survive au Sprengel Museum, Hanovre ; Mirror Cells au Whitney Museum of American Art ; Greater New York au MoMA PS1 ; In Practice: Fantasy Can Invent Nothing New au Sculpture Center à New Yorok ; 99 Cents or Less au Musée d'art contemporain de Détroit, et Zombies: Pay Attention ! au Aspen Art Museum.

Elizabeth Jaeger, jeune artiste américaine, a choisi de s’emparer des lieux pour les transcender, en y installant l’air de rien quelques simples et dociles sculptures antropomorphiques, modelées dans la terre noire et réhaussées des éclats du bronze, une faune et une flore qui se jouent des échelles et du temps. Un peu comme dans un conte pour adultes, une histoire dirait-on à dormir debout, à moins que ce ne soit pour elle l’urgence d’éveiller nos consciences, et de sonner l’heure enfin de nous réveiller.

Peut-être ici, dans le cadre singulier d’une foire, cette urgence est-elle davantage palpable, et le système de cloisonnement et d’enfermement conçu tout spécialement par l’artiste, n’est-il là que pour mieux préciser le discours et précipiter l’action ? Sans doute cette mise à distance intentionnelle constitue-t-elle un signal dans cette entrée, lieu de passage qui lui a été donné à investir, tel le dessein soigneusement élaboré d’une invitation à nous arrêter et déplacer notre regard. La question reste plus que jamais posée de notre appartenance au vivant, et pour paraphraser Jean-Christophe Bailly dans son Versant animal, force est de constater que si « Les animaux assistent au monde, nous y assistons avec eux, et en même temps qu’eux. » Et c’est bien de ce temps là dont veut nous entretenir, à sa manière, avec ou malgré nous, Elizabeth Jaeger, un temps qui n’a résolument pas d’âge !

Jean-Marc Dimanche

ceramic brussels 2025 © Geoffrey Fritsch

© Elizabeth Jaeger, Photo. Archives Mennour - Courtesy of the artist and Mennour, Paris